Il avait le même prénom qu'un garçon que je connais. Alors quand ma mère m'en a parlé, un garçon de ton lycée C.. D.. c'est terrible, en agitant le journal ouvert à la page de l'article, comme pour chasser l'horreur, j'ai pensé à lui.
Je n'ai rien pu dire, je ne voyais que deux yeux rieurs, que des soirées passées avec lui et les autres, lui qu'on surnomme le p'tit, parce qu'il est plus jeune, et donc encore au lycée. Je n'arrivait à rien. Rien d'autre que ses dix sept ans.
Et puis j'ai lu l'article, vu la photo... Pas lui... Même prénom, même âge, mais pas le même nom de famille. Un affreux soulagement. Et un sentiment de dégoût... Il n'a rien de plus terrible que de ressentir un soulagement en constatant que la mort s'est trompé de porte. Parce qu'ailleurs, d'autres amis le pleurent.
J'ai un peu mieux regardé la photo. Oui, je l'avais croisé, quelques fois, au lycée, par le hasard des connaissances. Dans un atelier peut être aussi.. bonjour, aurevoir. Des mots banals. Oui ça y est c'est lui.
Bonjour - aurevoir - un sourire.
Et puis le téléphone a sonné, une ancienne prof de français. Elle avait la voix qui tremblait, on a parlé, un peu. Elle pensait que j'étais dans sa classe à lui, autrefois, m'a demandé si j'avais pris des nouvelles des amis, si je voulais parler à un autre prof -que j'avais eut également- troublée, et boulversée par l'émotion dans sa voix, je l'ai doucement détrompée. Elle m'a donné la date probable des obsèques, auquelles je n'irai pas, parceque je ne connaissais ce garçon que de vue, parce qu'il serait presque indécement de ma part de m'immiscer dans leur peine. Parce que, moi, la photo dans le journal m'avait momentanément soulagée. Et maintenant le contraste de tout ces sentiments choc-soulagement-et la tristesse qui vient comme une lame de fond, même s'il s'agit d'un autre.
J'ai raccroché. J'avais envie de vomir. Le soulagement avait disparu soudainement. Lui aussi avait dix sept ans, et des rires. J'ai revu un bonjour, un aurevoir, les lignes de l'article du journal -si peu pour une vie- on dansé devant mes yeux.
Sur la photo, il sourit.
Dix sept ans. Des rêves de médailles dans cette discipline qui l'a tué.
Dix sept ans.
C'est la vie. disent certains. Mais la vie n'est pas là.
C'est son antithèse la plus totale, un trait tiré sur des espoirs et un sourire.
Je n'ai pas la même tristesse, parce que je serai heureuse de serrer mon C dans mes bras. Mais une tristesse quand même. J'ai toujours envie de vomir.
Dix sept ans. Des médailles dans les yeux.
- Bonjour - aurevoir -un sourire
coupez.
Commentaires :
Re: Re:
Moi j'arrive plus a te croire quand tu dis que tu es cynique.
Un jour, tu recevras le prix Nobel de la paix. Et ce jour là, je serais über fier de t'avoir adressé la parole, enfin ajouté un post sur ton joueb, enfin c'est presque pareil.
Enfin voilà. Je connais pas vraiment la situation, mais c'est euh.. ce que je crois. Ca t'aidera pas, mais juste.. tu es quelqu'un de bien.
(tu vois, si t'es pas prise à star academy, tu peux toujours faire Hélène Ségara, avant de finir au Bachelor.)
Re:
moi j'suis une nulle, parce que je lis et puis je lis ce que les autres on dit, et je me dit qu'ils ont déjà dit ce que je pensais et j'ai pas envie de dire "oui moi aussi je suis d'accord avec... bla bla" alors je dis rien. je dis rien et je suis une nulle.
[alors je vais dire quand même qu'ils ont raison. que t'es une gens chouette et que c'est normal ça, c'est normal.]
mais.
et ca fait pas de toi un monstre.
Euh. on va dire ça simplement :
Merci les gens. (et ya du vrai dans ce que vous dites..) (et pour le duo acolade, c'est quand tu veux). Vraiment.
Kohva
[Mais on les aimait bien, n'est-ce pas?]
(Excuse-moi, je devrais trouver des mots plus ou moins réconfortants - c'est encore frais - mais je vais finir par croire qu'il n'y en a pas.. On les aimait bien..)