Sensation de vide post exams.
Je n'arrive plus à faire grand chose.
Pas à me concentrer (j'ai passé 9 mois à le faire et mes neurones se sont suicidés), je lis quelques chapitres et repousse mon livre. Eteint la lumière. Me retourne dans mon lit. Me relève. Tourne en rond. Depuis le balcon, on distingue quelques étoiles. Vénus qui n'en n'est pas une, la grande ourse, là juste au dessus... Si la barre de droite, qui n'a de poétique que le nom, n'était pas là, je pourrais distinguer Cassiopée.

Quelques jours à la mer avec des amies. Très réussi. Quelques moments de grâce. Serenité à l'état pur. Sur le chemin du retour, Ae s'est endormie sur la banquette arrière, Am et moi fredonnons du Bénabar, un instant, le sentiment que tout est en place, à la perfection, sentiment d'être en paix avec moi même. Un peu comme ces instants, où, allongée dans l'herbe, scrutant la course des nuages dans le ciel, je me sens soudain absolument solidaire de la Terre, comme appartenant à un tout, illusion de la sentir tourner.

J'observe depuis ma chambre les avions qui amorcent leur voyage -ou le finissent-. Toutes les deux à trois minutes, l'aéroport en crache un nouveau. Ils peuplent mon ciel depuis toujours, et depuis toujours je rêve d'être dedans, pour partir... loin. Qu'importe le lieu, mais loin. Dans moins d'un mois je pars, mes vaccins sont presque prêts, mon médecin m'a conseillé pour les médicaments de voyage.. J'ai hâte.

Vais voter. Croise C. Lui tape la bise, l'encourage pour son bac. Il fait plaisir à voir, la maladie s'est effacée. Il y a une chose brisée en lui, mais elle se cache aux ignorants, et c'est mieux que son crâne lisse.
Repense par association d'idée à l'époque où je voyais Mme D. Le premier rendez vous était sur des heures de cours, j'avais un billet d'absence qui disait Rendez vous médical chez un spécialiste, quand je l'avais fait valider, la CPE m'avait demandé, l'oeil humide, Et tout va bien ? Elle s'imaginait peut être déjà un deuxième C. J'ai marmonné que oui, parceque mes autres rendez vous étaient à des heures hors lycée. En fait ça n'allait ni bien ni mal. Je me perdais. En murmurant que oui, je m'étais demandée comment elle aurait réagit si elle avait sut que j'avais été chez une psy-chi-âtre, une vraie, et que j'y retournerai bientôt. J'avais pas vraiment envie de connaître la réponse.

Je participe au dépouillement. J'explose mes yeux fatigués sur les pointillés de la feuille du relevé des bulettins, mon voisin qui a l'accent de pasqua, mais le coeur ailleurs, annonce les bulletins, les scrutateurs, qui représentent des partis différents s'engueulent pour savoir comment qualifier les quelques "bulletins" non valides de la soirée.

j'aurais pû faire de chouette posts sur tout ça, mais je n'y parviens plus.

En fait je me sens étrangère à moi même. Comme anesthésiée.

Les notes tombent cette semaine, le classement la semaine suivante.

J'espère passer.

Je déteste attendre.