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un mur à berlin
Gobe le flan et passe à ton voisin

Il avait un regard perplexe et une mine hésitante, un sourire qui vagabondait avant de s'éteindre, une sorte de timidité embarrassée qui faisait écho à mon propre sentiment de ne pas être vraiment à ma place ici, comme s'il se demandait ce qu'il faisait là, au milieu des filles gesticulantes et des garçons braillards -sans compter les nombreux couples qui ne tarderaient pas à s'éclipser plus ou moins discrètement-. Je l'ai regardé un moment, sa façon d'être, et son visage me disaient quelque chose, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus.
Le lendemain, nous étions un petit groupe allongés dans l'herbe, profitant du soleil automnal, derniers instants de calme avant de prendre le car, j'en connaissais certains très bien, et je n'avais échangé avec d'autres, comme lui, que quelques mots aux détours des soirées et des jeux à la con de la veille. Nous discutions de choses et d'autres, et il a éclaté de rire à une idiotie que je venais de proférer à propos de chatons morts (non cherchez pas). J'ai soudain réalisé que c'est à Brel qu'il me faisait penser, une indéfinissable ressemblance, et je me suis dit que s'il continuait ainsi, il allait m'être difficile de finir le week end sans être amoureuse. C'est d'un pathétisme achevé, j'en ai bien conscience, mais je suis ainsi.

Juste pour cela, je ne regrette pas d'être allée à ce fameux "woaille" (également connu en tant que Wikendintégration), avoir rencontré des personnes de ma promo qui en valent le coup, avoir croisé les internes et les externes que j'avais vu pendant mon stage, préoccupés au chevet d'un malade, sauf que là ils n'avaient pas de blouse (ou alors une blouse complètement taggée), et ils étaient occupés à des choses aussi intelligentes que faire des batailles de mayonnaise, ou jouer du trombonne dans les oreilles des dormeurs. Le woaille, c'est officiellement un moyen de présenter aux nouvelles promos les associations de la fac, mais en réalité c'est un sorte de gigantesque foutoir, qui consiste à te faire boire et dévétir un maximum, (vous êtes pas obligés, mais euh, en soutif' vous gagnez plus de points), et jouer à des jeux aussi intelligents que celui qui a donné son titre à cet article, ou à des jetters de ptitssuisses sur cibles humaines, et j'en passe.
De l'extérieur, ce doit donc être une chose assez surréaliste à observer, et on se disait entre nous que si les gérants du camping que l'on louait continuaient à aller chez leur médecin sans arrières pensées après cela, cela tiendrait du miracle.
L'excuse habituelle étant que l'on voit tellement de trucs moches qu'il faut bien décompresser, et que repousser ainsi les limites de la pudeur et de la "morale", est une façon comme une autre. Mais j'aimerai bien faire remarquer aux plus extrèmes de ceux que j'ai vu ce week end, ceux pour qui l'esprit carabin exacerbé est la seule voie de salut, que ce n'est pas une excuse pour tout, et c'est un peu trop simple de se cacher derrière. Je n'étais pas vraiment à ma place là dedans, mais je ne crois pas que ce soit un réel problème -pas pour moi quoiqu'il en soit... Je ne suis pas la seule.

J'ai donc traversé ce week end avec toute la modération dont j'étais capable, mais j'y ai quand même été, parce que oui, ce défouloir était peut être utile, et parce que oui, c'était tout de même amusant.
C'était pour moi un peu comme cette bataille à grands jets de divers produits antiseptiques, avec un infirmier et une étudiante infirmière, qui nous avait fait courrir dans les couloirs du service, sur le parking des ambulances, lors de la dernière nuit de mon stage. Je hurlais de rire, mais j'avais encore dans le coeur le défilé des malades noctures, momentanément interrompu mais qui pouvait reprendre à tout moment, un condensé de détresse, et quelques situations tristes à en pleurer -j'ai manqué pleurer, une fois, devant la famille d'un malade qui venait voir le grand père hospitalisé, avec qui j'avais passé du temps, et qui avait un regard perdu, et je ne sais pourquoi exactement, mais voir le fils à côté, essayant de comprendre son père qui tendait dans le vide, vers des objets qu'il était seul à voir, des bras décharnés, voir la souffrance de ce fils et de sa femme, me faisait soudainement prendre conscience de leur perte, de la vie d'avant qui était soudainement bousculée, et ce drame ordinaire des urgences en prenait plus d'ampleur.

Néanmoins, sachez qu'il est des étudiants qui ne sont pas comme la tradition aimerait le faire croire, ou même l'image qu'ils donnent d'eux mêmes au cours de ce genre d'évènements.
J'ai rencontré un interne, qui sera bientôt généraliste, que vous verrez peut être un jour, il avait deux grands yeux verts derrière ses lunettes, et une patience à toute épreuve. Cet interne est la personne la plus humaine qu'il m'ait été donné de rencontrer, et à le voir examiner ses malades,  à le voir prendre le temps d'écouter toute la détresse d'une personne qui n'aurait pas du venir dans notre service, parce qu'elle n'en n'avait pas vraiment besoin mais n'avait nulle part où aller, et lui expliquer ce qu'il pouvait faire, ou non, pour elle ; et ce malgré le fait qu'il y avait beaucoup de monde dans le service, prendre le temps d'être humain, de regarder en face ses yeux qui vomissaient la tristesse ; et à le voir faire tout cela, je me suis dit que je venais de me trouver un exemple à suivre.

[oui ce post est tout incohérent et mal foutu, et alors ?]

Ecrit par Villys, le Lundi 4 Octobre 2004, 19:57 dans la rubrique "Cercle pour rien".

Commentaires :

tournicoti
tournicoti
06-10-04 à 13:59

bah oui, et alors?
(ce commentaire ne sert a rien, et alors?)

 
Villys
Villys
10-10-04 à 01:20

Re:

ouais et alors ? hein et alors ?

(ce commentaire ne sert à rien non plus, et alors ? j'assume.)