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un mur à berlin
Pas grand chose

On était dans la cafèt du chu, j'avalais mon énième café de la journée, pour compenser les trois petites heures de sommeil de la nuit précédente, elle grignotait un sandwich sans grande conviction, on était entourées du personnel du chu de quelques malades et de leur famille, environnement étonnant mais déjà recouvert de la patine de l'habitude.

Elle venait de craquer, en plein milieu de la journée, alors on s'offrait un répit loin des autres toutes les deux. On venait de décréter que le trou d'une heure serait bien mieux employé à user les sièges de la cafèt' qu'à travailler à la bibliothèque.

J'aime beaucoup parler avec elle. J'admire véritablement sa capacité à s'auto-analyser, à se comprendre, ces choses qui lui sont si naturelles mais qui m'échappent encore.
On parlait de tout, de rien. Puis de ses doutes, l'abrutissement devant certains cours, la peur de voir nos vies nous échapper, de trop concéder à la facilité.
La peur de regretter plus tard ce qu'on aurait pas fait à nos âges, quand c'était encore possible, par lâcheté ordinaire, par peur de l'obstacle. Et puis les études avenir, longues, tellement désirées, et en même temps un peu opressantes par leur façon de nous obliger à nous remettre en question, à un moment ou à un autre, et puis avec la certitude que les difficultés sont loin d'être finies, qu'elles ne font que commencer et que cette année est une bulle d'air avant la suite.
La peur de se perdre en route.
Nos façons d'appréhender la vie différentes mais pas opposées, nos espoirs et nos lendemains souhaités.

J'aime bien ces parenthèses avec elle, quand on se retire un peu du tourbillon de la fac et des assos', de nos vies, pour prendre le temps d'en parler de respirer et d'en rire. 

J'aime bien parce que nos façons d'être, nos visions des choses différentes, nous (en tout cas m') enrchissent, parce qu'elles aident à voir nos vies sous un autre angle.

Même si je n'ai pas la même maitrise qu'elle de moi même, et que du coup, parfois, certaines conversations ouvrent des abîmes miniatures en moi dans lesquels des fragments ma vie ne demandent qu'à s'autoquestionner jusqu'au déchirement.
Comme aujourd'hui. Et si j'avais tout faux pour ça ? Et si je me voilais la face ? Et si ?

Mais les "si" sont traîtres, et il me faut apprendre à me faire confiance, à croire en ma façon d'être, de gérer cela. Me répêter que dans ces cas là il y a une infinité de variations possibles sur un même thème et que toutes se valent, même la mienne -ou du moins l'espèrer.
Et si je trébuche, et si je balbutie, même si
 je ne me le pardonne pas, peut être que d'autres le feront.

Respire.

[merci à elle en tout cas]

Ecrit par Villys, le Lundi 15 Novembre 2004, 21:21 dans la rubrique "Cercle de bonheur".