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un mur à berlin
Légère
--> Pour ceux qui se posent la question : non moi non plus je ne comprends pas l'évolution de mes humeurs.

On a eut un instant d'hésitation devant l'arrêt de bus, tu veux l'attendre ?/Nan, j'aime autant marcher, mais toi si.., Bref on y est allés.
On sortait d'une séance de formation à la prévention, au cours de laquelle  mon coéquipier et moi avions simulé une intervention, pour la première fois, devant les autres et nos formateurs. Et à ma grande surprise, nous nous en étions tirés avec leurs félicitations. Ils avaient commencé par complimenter mon coéquipier pour sa partie, et en les écoutant, j'avais peur d'avoir tout raté, et en fait le formateur avait trouvé très intéressante ma manière d'animer, de poser les questions au gens. Ces quelques phrases on dirait que t'as fait ça toute ta vie [...] c'est très intelligent ta manière de rebondir sur ce que disent les gens, de les mettre face à leurs comportements, qui sur le moment m'avaient abasourdie, avant que je parvienne à former un sourire embarrassé ; me revenaient maintenant en mémoire, alors qu'on marchait vers la gare.
Il avait été à la soirée de la veille, et était allé directement en stage le lendemain, et j'avais également passé une journée un peu embrumée de fatigue, pour cause d'insomnies récurrentes, mais en sortant de la salle de formation, je m'étais sentie plus légère.

On parlait de choses et d'autre, on a en commun cette option et l'assos' mais lui c'est un déhun (année supérieure), alors on parlait d'un peu de tout. De la fac, des stages, des profs, de la prévention, du sida, du palu, de nos voyages respectifs de l'été précédent. J'aime bien sa manière d'aller au fond des choses, de vouloir appréhender une question dans son ensemble, de la comprendre vraiment. J'aime bien les gens qui s'impliquent, en général. Qui vont au bout de ce qu'ils font et pensent. Parler avec lui, avec quelqu'un qui avait vécu une expérience de voyage similaire au mien, même sans doute supérieure, qui était également vraiment impliqué dans ce qu'il faisait pour cette option, ça me faisait du bien.
Je commençais à fatiguer de ces crétins, qui, aussi bien dans l'assos' que dans l'option, nous lâchaient les uns après les autres, malgré les responsabilité qu'ils avaient prises, juste parce qu'ils en avaient marre, parce que c'était contraignant. Je commençais à en avoir assez de voir leur irresponsabilité et leur manque de respect envers les autres membres de ces structures (dont moi, qui ne suis pas particulièrement ravie quand j'apprends le vendredi matin que le vendredi aprèm je dois remplacer des lâcheurs pour une action de l'asso), Et surtout je n'en pouvais plus d'entendre ceux qui étaient suffisamment proches de moi pour venir m'en parler, de les entendre parler de ça, se justifier auprès de moi, au lieu d'avoir le cran d'affronter les responsables de la prévention, pour leur dire en face j'abandonne.. Mais j'avais plus l'énergie de l'indulgence, alors je me contentais de penser intérieurement qu'ils pouvaient toujours crever le cul en l'air et la bouche ouverte s'ils espéraient que je leur donne raison ou que je les écoute avec bienveillance. Je me contentais juste d'être laconique, et plongée dans mon bouquin la lâcheté de la fatigue aidant.

Bref, ça me faisait du bien de parler à quelqu'un de plus simple, de plus proche de ma façon de penser. Juste comme ça, on parlait comme si on se connaissait depuis longtemps, comme des amis de longue date. On rentrait entre chien et loup, en évitant quelques flaques. Son rer est arrivé avant le mien, on s'est souhaités une bonne soirée, et un joyeux noël, une bonne année et pour faire bonne mesure de Joyeuses Pâques. Et évidemment demain, on se croisera à la fac et on se sentira cons de pas s'être tout simplement dit à demain.

Je me suis assise sur les sièges du quai et en sortant mon livre de mon sac, j'ai relevé les yeux. Au travers de la vitre du rer il se moquait de moi, mimant l'action de sortir quelque chose de son sac pour se rouler unjoint. J'ai éclaté de rire en même temps qu'il se tordait le cou pour voir ma réaction -son rer s'éloignait.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas eut une conversation aussi dense avec quelqu'un de neuf, avec ces quelqu'uns dont vous pressentez -même si le sentiment peu être trompeur- qu'ils peuvent devenir des amis importants pour vous.

Je me suis sentie moins fatiguée et plus légère.
Je n'ai pas besoin de grand chose finalement.
Rassurez moi sur mes capacités dans ce que j'aime faire, et donnez moi quelqu'un d'intéressant avec qui parler.
Un jour, peut être, je me comprendrai et promis, alors, je publierai un mode d'emploi.

Ecrit par Villys, le Vendredi 17 Décembre 2004, 02:05 dans la rubrique "Cercle de bonheur".