Au passé
Quand je rentre le vendredi soir ou le samedi matin, en me trimbalant mon sac de rando bourré de linge sale, j'ai désormais cette impression un peu étrange, un peu suspendue.
Les Grafitis entre les deux gares RER sont là, la gare elle même n'a pas changé, la passerelle et son enfilade d'arcades sales, surplombant un enchevêtrement de voies -gare de triage, ce qui avait valu à la ville de se faire bombarder il y a longtemps -souvenir d'une leçon d'histoire de primaire- -.
La tête appuyée contre le carreau du bus, les immeubles défilent, l'ancienne école primaire, l'ancien lycée, le parc au loin, les arbres auxquels je grimpais.
Tout est en place, le décor est toujours planté, je le connais toujours aussi bien, mais il y a une indicible différence, il me parle au passé.
Je me déshabitue. Je ne sais plus si je rentre chez moi ou chez mes parents, si la ville de mon CHU est devenue la mienne. Les rayonnages de mes étagères sont troués de l'absence de mes livres préférés, emmenés là bas, le bureau est encombré de papiers inutiles. Je reviens toutes les semaines, pourtant le décor de ma chambre reste immobile, rien n'a bougé depuis 6 mois, hormis l'affiche du chat noir achetée un après midi d'été chez un bouquiniste et qui s'est décrochée.
C'est comme ces visages familiers, mais avec qui le contact a été rompu, qui resurgissent parfois, au détour d'une rue, ou du centre commercial qui emploie la moitié des étudiants du coin. Tiens j'étais avec lui en CE2, avec elle en 3ème. Le visage s'est affiné ou affirmée, il a grandit ou je l'ai dépassée, il a l'air jeune, ou déjà usé, mais malgré tout je revois l'enfant, ou l'ado que j'ai connu.
C'est toujours étrange, un peu déstabilisant.
Un regard s'échange parfois, ou pas, peut être que les regards se loupent, aussi. On dit rien. J'imagine que ni l'un ni l'autre ne savons si les souvenirs sont mutuels.
Alors on glisse et puis s'en va.
C'est étrange parce que ce sont comme autant d'adieux au passé, autant de pages désormais tournées et qui ne se rouvriront plus, comme autant de renoncements.
Je ne connais plus que leur passé.
Les Grafitis entre les deux gares RER sont là, la gare elle même n'a pas changé, la passerelle et son enfilade d'arcades sales, surplombant un enchevêtrement de voies -gare de triage, ce qui avait valu à la ville de se faire bombarder il y a longtemps -souvenir d'une leçon d'histoire de primaire- -.
La tête appuyée contre le carreau du bus, les immeubles défilent, l'ancienne école primaire, l'ancien lycée, le parc au loin, les arbres auxquels je grimpais.
Tout est en place, le décor est toujours planté, je le connais toujours aussi bien, mais il y a une indicible différence, il me parle au passé.
Je me déshabitue. Je ne sais plus si je rentre chez moi ou chez mes parents, si la ville de mon CHU est devenue la mienne. Les rayonnages de mes étagères sont troués de l'absence de mes livres préférés, emmenés là bas, le bureau est encombré de papiers inutiles. Je reviens toutes les semaines, pourtant le décor de ma chambre reste immobile, rien n'a bougé depuis 6 mois, hormis l'affiche du chat noir achetée un après midi d'été chez un bouquiniste et qui s'est décrochée.
C'est comme ces visages familiers, mais avec qui le contact a été rompu, qui resurgissent parfois, au détour d'une rue, ou du centre commercial qui emploie la moitié des étudiants du coin. Tiens j'étais avec lui en CE2, avec elle en 3ème. Le visage s'est affiné ou affirmée, il a grandit ou je l'ai dépassée, il a l'air jeune, ou déjà usé, mais malgré tout je revois l'enfant, ou l'ado que j'ai connu.
C'est toujours étrange, un peu déstabilisant.
Un regard s'échange parfois, ou pas, peut être que les regards se loupent, aussi. On dit rien. J'imagine que ni l'un ni l'autre ne savons si les souvenirs sont mutuels.
Alors on glisse et puis s'en va.
C'est étrange parce que ce sont comme autant d'adieux au passé, autant de pages désormais tournées et qui ne se rouvriront plus, comme autant de renoncements.
Je ne connais plus que leur passé.
Ecrit par Villys, le Samedi 7 Mai 2005, 17:45 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
Commentaires :
Have you ever had a Garden State moment?
Message subliminal : si tu n'as pas vu "Garden State", il faut y aller. J'insiste.
Re:
Ouiii, je l'ai vu ce film, qui à défaut d'être culte pour une génération (cf pubs radiophoniques), l'est au moins pour moi et une amie.(on passe la moitié de notre vie au ciné, et l'autre à se balancer des phrases sorties de nos films cultes à nous).
Envie d'un bateau au dessus d'un abîme, d'une moto avec un side car dans lequel ne pas monter, et d'un ciré-sac poubelle.
Totalement différent, mais qui passe en ce moment et qui est sympa aussi : The taste of tea. Ou la première fois que je me marre vraiment devant un film japonais (qui n'en perd pas une certaine péosie).
Et puis Ysis : moi non plus, je ne regrette rien. J'aime ma vie en ce moment, vraiment. Même si tout blabla bla. C'est juste que c'est étrange. Comme plein de petites morts à l'intérieur.
Envie d'un bateau au dessus d'un abîme, d'une moto avec un side car dans lequel ne pas monter, et d'un ciré-sac poubelle.
Totalement différent, mais qui passe en ce moment et qui est sympa aussi : The taste of tea. Ou la première fois que je me marre vraiment devant un film japonais (qui n'en perd pas une certaine péosie).
Et puis Ysis : moi non plus, je ne regrette rien. J'aime ma vie en ce moment, vraiment. Même si tout blabla bla. C'est juste que c'est étrange. Comme plein de petites morts à l'intérieur.
Re: Re:
Ah mais c'est que moi, je ne snobe pas seulement la télé, je snobe également la radio.
Bref, j'ai répété pendant des jours qu'il était merveilleusement glop (mais, quoi d'autre est glop? -la prof de maths. elle est maxi-glop.). Et puis, maintenant, je note toutes les idées que je laissais jusque-là filer, en espérant un jour en faire queq'chose.
(Emir Kusturica a sa marionnette aux guignols. ahah. ahahah.)
Bref, j'ai répété pendant des jours qu'il était merveilleusement glop (mais, quoi d'autre est glop? -la prof de maths. elle est maxi-glop.). Et puis, maintenant, je note toutes les idées que je laissais jusque-là filer, en espérant un jour en faire queq'chose.
(Emir Kusturica a sa marionnette aux guignols. ahah. ahahah.)
Je suis sans doute bêtement pointilleuse, mais
...mais comment quelqu'un qui snobe la télé sait elle que Kusturica a sa marionnette aux guignols ? (d'ailleurs tout son orchestre est marrionnetté, et c'est très bon tout ça)
Ysis