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un mur à berlin
Au fait

La péd', c'est étrange.
Mais il ne sera pas dit que ce service m'a fait perdre pied. Pourtant, j
'appréhendais, beaucoup, avant d'y aller. Quelque chose de viscéral et d'instinctif, enfance et souffrance, ce devrait être incompatible, on a du mal à associer l'image d'un gosse à l'odeur chimique de l'hôpital. Les murs du service ont beau être décorés, il y a beau avoir une salle de jeu et des lits pour les parents... Ca reste un hôpital...

Mais sans me demander mon avis, la machine à dispatcher les étudiants dans les stages m'avait envoyé là bas, avec F, coup de bol. On avait lu le tableau, à moitié soulagés, au moins serions nous ensemble pour découvrir ce que c'était.

C'est comme ça qu'on s'est retrouvés, deux matinées par semaine, à écouter le topo du CCA (Sd Fébrile du nourisson et autres joyeusetés) avant de partir coller à un externe. On était cinq stagiaires, et il n'y avait que quatre externes, dans le meilleur des cas, ce qui nous donnait un prétexte en or pour rester collé l'un à l'autre. Quelque part, on se rassurait mutuellement, sans avoir besoin de le dire, quand il fallait aller interroger un parent ou examiner un petit.
Je crois qu'on a fait rire tous les externes auxquels on a collés (et tous, ultra sympa et disponibles, merci à eux), avec nos airs incertains coincés entre nos cheveux noirs et nos blouses un peu trop grandes, nos questions continuelles, nos débats interminables sur un détail d'un examen, nos vannes et nos fous rires idiots.

Mais finalement la péd, c'était bien. On a apprit à examiner un petit (et les réflexes archaïques, et la peur de l'étranger, et..) en dépassant notre peur de le casser, à interroger les parents en douceur... Parents dans l'ensemble très compréhensifs devant notre inexpérience ("désolée mais on va vous reposer plein de questions que l'on vous a certainement déjà posées, mais il faut qu'on apprenne à interroger") et très coopératifs.
Finalement, c'était bien, sans doute parce que on a été assez préservés. On était pas en réa, pas en cancéro. Pas de pathologies trop lourdes, juste beaucoup beaucoup de bronchiolites, période hivernale oblige. Juste des fièvres et des virus, une ou deux méningites. Mais malgré tout quelques poids sur le coeur, un petit, 6 mois à peine, et déjà un bras cassé, soupçons de maltraitance ; un autre, 9 mois à peine, et déjà en partance pour une chimio, pas terrible comme départ dans la vie.

Et puis il y avait les pédiatres très humains (bien que le CCA soit un peu psychopathe sur les bords avec les étudiants -on devait avoir dépassé la limite d'âge-), les infirmières dévouées, les externes débordés, les internes débordés aussi.

Il y avait les grands yeux de L-G, affligé, comme son jumeau (A-E) d'un prénom invraisemblable, qui regardait mon stétoscope s'approcher avec incrédulité.
Il y avait S. qui courait partout dans la chambre pendant qu'on interrogeait sa maman. Manifestement l'hypotonie de la veille avait disparu.
Il y avait A. traînant sa douleur osseuse du haut de ses 14 ans.
Il y avait toutes les petites crevettes de néo-nat, préma' fraîchement remontés de réa' et quasi tirés d'affaire.
Il y avait les habits de schtroumphs pour éviter la contagion, les blagues à la con qu'on se murmurait pour se faire rire aux mauvais moments.

Les parents sympa, les parents inquiets, les parents compréhensifs, les parents relous, les parents épuisés, les parents endormis, les parents en colère contre le monde entier en général et la maladie en particulier, les parents précieux, les...
Les mômes beaux, et les m-euh moins beaux, les matins où leurs pleurs explosaient les couloirs et les matins calmes, les doigts qui agripaient le stéto ou nos surblouses, leurs petits ventres qui se soulevaient sous ma main lorsque je comptais leur Fr, leurs grands yeux bleus qui se tachaient de marron, il y avaient ceux qui dormaient vaille que vaille, en dépit du stéto des discussions et de la lumière, celle qui se tordait et hurlait pendant que l'interne examinait son tympan, avant de s'arrêter brusquement lorsque on l'a relâchée pour nous regarder avec un air dubitatif 'ah c'était tout' ?

Finalement la péd, c'était mieux que je l'imaginais, et j'y retournerai avec plaisir. Même si dans l'absolu on préfèrerai voir ces services vides à l'approche de Noël.

En dehors de ça, c'est les vacances, mes ultimes vacances de nowel peinarde avant d'être prise par des gardes et autres. L'idéal pour aller me taper une petite crise "mon dieu que de monde, je me sens opressée" dans une fnac parisienne, passer quelques aprèms à emballer des cadeaux pour quelque menue monnaie pour l'assos' de ma fac, et travailler mon examen de M1 qui va me tomber dessus à la rentrée.

D'ailleurs, on dirait pas, mais je le travaille là. [ou comment voir venir la cata]

Ecrit par Villys, le Mercredi 21 Décembre 2005, 18:04 dans la rubrique "Cercle de bonheur".

Commentaires :

castor
castor
21-12-05 à 21:27

Coïncidence



Et tu n'aurais pas vu Kabotine, par le plus grand des hasards?

 
Anonyme
22-12-05 à 01:42

Lien croisé

Merci Bernadette Chirac ! : " Villys' bolge - Au fait : "Et tu n'aurais pas vu Kabotine, par le plus grand des hasards?" "