Je sors de l'expo de W. Klein, à Beaubourg. Je n'en parlerai pas plus que ça, parce que mon avis, on s'en tape, et je crois ne pas être très à même d'en parler. Un peu comme au retour de cet été lorsqu'on me demandait "alors, comment c'était le Taj Mahal", je me retrouvais à bégayer comme une idiote que oui, c'était beau, Mais pour ce genre de monuments, cela a tellement été dit (et c'est vrai), qu'on ne peut qu'enchaîner des banalités. Mais j'ai beaucoup aimé, pour les extraits de films dont un vraiment tordant, et puis pour les photos, leur désordre qui semble avoir percuté l'objectif à moitié par hasard.
Tout ça pour dire qu'une de ses phrases m'a frappée "j'aimerai faire des photos aussi incompréhensibles que la vie".

Il y a des instantanés, des choses de la vie qu'on ne pourra jamais que voir sans comprendre, mais la vie est trop courte pour que je m'y heurte jusqu'à faire mal, alors je préfère garder des perles en mémoire.

L'autre jour, dans le même quartier, je marchais un peu, peu désireuse de reprendre le RER trop tôt, envie de marcher, de m'aérer, d'oublier. J'enfilais les rues qui me sont devenues famillières depuis que j'habite si près de Paris. Je suis passée devant une école, des parents pressés repartaient traînant leurs enfants. Et puis un Papa dans un coin parlant à sa fille. La petite avait froid -il gelait-, et lui expliquait quelque chose, son bonnet rayé de rose à la main. Finalement le père lui a enfoncé son bonnet à lui sur la tête, un peu de guingois, un peu grand. Ils sont repartis, la petite enchaînant ses histoires d'écolière, le père la couvant du regard, un bonnet rose sur la tête, qui ne couvrait même pas ses oreilles.

Si la vie est incompréhensible, il en restera toujours des fragments pour m'apaiser.