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un mur à berlin

Il a rougit en casant sa confidence, d'une manière qu'il avait voulu anodine, comme si nous en parlions depuis tojours. Je l'ai laissé continuer avec un sourire, attendant que son rouge se dissipe, heureuse qu'il l'ait enfin dit, parce que, soyons sérieux, même si j'avais joué à l'ignorante i knew it !. J'ai souri parce que j'étais heureuse, heureuse que ce secret ne soit plus entre nous. Il flottait dans nos conversations, lorsque je le voyais se contorsionner pour esquiver certains sujets, que j'avais fini par contourner aussi par égard pour lui. J'étais heureuse qu'il me fasse confiance, j'ai pour la fac, la primeur de l'aveu ; heureuse même que sa confiance en moi ait été suffisante pour qu'il fasse penser son autre à me le dise à sa place, via portable quelques jours auparavant. Je n'avais pas voulu lui dire que je savais, je le laissais attendre son heure, et ce fut ce matin.

On était assis dans le hall, attendant le cours suivant, nous meublions notre heure libre par nos discussions habituelles, il tournait autour d'un pot, j'ai posé une ou deux questions pour aider à la confidence, et puis ça y était, c'était là, c'était dit. On s'est regardés un peu idiots, alors qu'il achevait son histoire, pour continuer à parler, ne pas laisser un vide, le rideau était levé. Il n'y aura plus les silences et les contournements, l'entente tacite à ce sujet, nos grandes conversations sur tout sauf sur cela. Parfois nous ricanions un peu, à voir les autres nous regarder, sachant l'un et l'autre au fond de soi ce qu'il en était.
Nous avions déjà parlé du sujet, lorsqu'il en concernait d'autres, tourné autour, au fond de moi je voulais lui dire qu'il est mon frère, au moins en rêve, et que jamais, pour rien au monde je ne renoncerais à cela, à ce confort humain, cette certitude ; qu'il pouvait me parler ; mais je n'avais pas su, pas très douée pour l'explicite. Je n'en n'avais pas eu besoin, et il avait su deviner dans nos conversations, dans mes paroles, les histoires et les secrets de ma famille, qu'il pouvait me parler.

A la pause, les autres gravitaient autour de nous, s'asseyant, discutant un moment, puis nous laissant de nouveau, notre conversation revenant alors inlassablement sur le sujet, encore loin d'être épuisé. Debout côte à côte près de la porte de l'amphi, ses yeux clairs braqués au loin, il dévidait son collier de paroles, chaque perle tombant plus aisemment, il racontait les anecdotes si longtemps retennues, et j'étais heureuse à côté.

On est suffisamment amis pour éviter les platitudes mais je lui ai quand même glissé je suis heureuse que tu me l'aies dit.

Je voyais dans le regard de beaucoup que mes démentis véhéments du week end précédent ne les avaient pas tous convaincus, mais allons, tant qu'ils le croieront, son secret sera gardé.

Ecrit par Villys, le Vendredi 7 Avril 2006, 20:05 dans la rubrique "Cercle de bonheur".