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un mur à berlin
Rewind.

Mon frère, mon grand frère est revenu à la maison. Finie l'école d'ingé dorée, fini l'internat, retour aujourd'hui, ce matin et déjà deux repas à nous tacler dans les tibias mutuellements. Et déjà murés dans nos silences respectifs, mes larmes que je cache désormais, sa coquille de dédain, que je ne peux imaginer être réelle.

c'est dur, cette impression d'être de retour en arrière, cette incompréhension mutuelle, comme si des années lumières nous séparaient, comme si nous n'avions rien en commun. C'est dur d'être à ce point coupée de lui, coupée de notre enfance, des legos et du reste, de cette multitude d'après midis d'enfants que nous avions passés ensemble, seulement un peu flous mais si loin, si loins.

Je ne comprends pas ce qui nous arrive, ce qui m'arrive. Ce qui fait que je hais cette situation, mais qu'en sa présence, je suis sur la défensive, que j'en viens à cracher des phrases qui ne feront que creuser le fossé, fossé telleement vaste que nos parents ne cherchent même plus à le combler.

Et pourtant une part de moi l'admire. Je me souviens que plus jeune, j'allais parfois dans sa chambre, je regardais ses copies (deux années nous séparent), en me disant que jamais je ne serais capable de faire de telles choses (ses démonstrations de mathématiques de première m'impressionnaient particulièrement), je me souviens que j'avais lu une de ses rédactions sur le thème du fantastique; et que j'en avais appris par coeur une phrase, une phrase que (j'en étais persuadée) je n'aurais jamais su trouver seule ou égaler, je l'avais apprise, et m'étais promise de l'utiliser à mon tour. Deux ans plus tard, quatrième, écrivez un récit fantastique, et je terminais par la phrase en question. Et pourtant à l'époque où j'avais lu sa rédaction, tout implosait déjà.

C'est un tel gâchis que ça me tue. C'est dur de me demander ce qui en moi est haissable à ce point. Ce qui en moi est à ce point cassé que je n'arrive pas à dépasser cela, à dépasser l'afrontement.

Le simple fait de ne pas vouloir d'un problème ne l'ayant jamais résolu, demain ne sera pas un autre jour. Je fais du surplace et j'en sombre, à croire que je ne suis pas douée, tout simplement.

Ecrit par Villys, le Samedi 8 Avril 2006, 22:51 dans la rubrique "Cercle de peine".

Commentaires :

Lost-Elora
Lost-Elora
09-04-06 à 07:47

De passage par ici pour la première fois... J'aime ta manière d'écrire.
Tu retrouveras ton frère et votre complicité. Laisse vous le temps...
Bises