J'ai au fond de moi l'amertume habituelle des dimanches soirs, le refus de plonger dans la semaine qui s'annonce, une mélancolie sciemment (et d'une façon qui frise le masochisme) entretenue par l'écoute de musiques catégories suicide, mode d'emploi ou de la BO de La Vie Est Belle (très belle musique, mais de celles qui m'émeuvent systématiquement). Ce soir, je vais regarder Amen, et s'il me fait le même effet que dans mon souvenir, ce sera un dimanche soir parfaitement réussit.
Youkaïdi. Youkaïda.
C'est dans ces moments que le murmure de mes craintes se fait plus audible. Combien de temps crois tu qu'il te reste avant qu'il se rende compte que tu n'as rien ? Parce qu'on a beau avoir envie d'y croire, on a beau dire... Accepter de se laisser aller, accepter d'y croire vraiment, après tant d'années barricadée, après s'être tant mise à l'abri, cela n'a rien d'évident.
C'est prendre un risque, et si cela continue ainsi, il en vaut largement le coup... Mais justement le risque c'est que tout se crashe, que tout implose, et d'être de retour à la case départ avec beaucoup plus de mal que 20 francs manquants.
Je manque un peu trop de confiance, j'me dit qu'il y a peut être arnaque, erreur sur la personne, et que quand ce sera rétablit je tomberai d'un peu trop haut.
En fait Mam'zelle Villys a un peu peur. Mais ça ira.
C'est normal. C'est dimanche soir.
Mam'zelle Villys ferait bien d'arrêter de se torturer ('cause life is beautiful that way).