Deux Semaines au bout desquelles je parviens épuisée.
Je suis vidée de tout, avec une vague envie de pleurer sans trop savoir pourquoi. La lassitude sans doute.

Tourbillon salvateur d'évènements, de nos actions de prévention contre le SIDA le 1er décembre, à la gestion de l'emploi du temps "papierskdo" de notre assos' étudiante à but humanitaire [nous avons un contrat avec un magasin d'un centre commercial pour emballer les cadeaux de leur clients, ce qui est une source de pourboires non négligeables, donc de l'argent pour envoyer aux associations avec lesquelles nous sommes en contact, là bas], en passant par le dernier jeudi de stage dans mon service qui s'est révélé génial, et la préparation de mon emménagement dans mon studio d'étudiante et tout le reste...

J'en ai oublié de travailler, et les interros qui arrivent la semaine prochaine pourraient me le faire regretter. Mais

* Le premier décembre, c'est le genre de chose qui me tient à coeur depuis longtemps, que je m'imaginais déjà faire il y a des années. Parce que passer une matinée à parler aux gens, à piétiner leurs idées reçues, à parler avec eux de tout cela, c'est avoir l'impression, même si j'ai conscience que c'est minime, de faire quelque chose. Des mots contre le fléau, contre ce qui me hante depuis longtemps et pour toujours. C'est colmater quelques brèches en moi avec la conscience amère que jamais cela ne rattrapera le passé.

* L'association est essentielle pour moi. Et tant pis si la gestion du planning voulait dire la moitié du temps "remplacer les lâcheurs", ou comment passer plus de 15 h en deux jours à emballer des papiers cadeaux, avec le sourire, en parlant de l'assos, dans une ambiance Noël-commercial de plus en plus pesante. Désolée pour le pianiste du centre commercial, mais Mon Beau Sapin, même très bien joué au piano, cela reste Mon Beau Sapin. Au bout de la dixième fois de l'après midi que le morceau est joué, on commence à saturer. Et on remet ça jusqu'à la veille de Nowel. Mais c'est pas grave. Parce que ça en vaut tellement le coup. Parce que j'ai besoin de faire ça. Besoin de retourner là bas.

* Et puis le dernier jeudi de stage, génial parce que j'ai interrogé/ausculté/... mon premier patient, pour la première fois et en solo, sans médecin, ou externe pour superviser. Un peu stressant, j'interroge bien comme il faut, j'ausculte/percute etc à peu près correctement, mais j'en oublie de demander son âge au patient. [c'est pas grave, ça a bien fait rire l'externe]. Et que ce monsieur était génial, alors qu'il avait un karma pourri, (sans rire, ce pauvre homme avait eut deux cancers distincts dans sa vie, et là il était en traitement pour un lymphome, en plus du problème qui l'amenait dans notre service), et pourtant il me débitait sa vie avec le sourire, sans doute content d'avoir de la compagnie. Adorable vieux monsieur, il me passait toutes mes maladresses avec un sourire.
Et puis il y avait tous les autres
Je ne sortirai pas inchangée de ce stage, et c'est tant mieux. Je tâtonne et j'avance. Enfin j'espère.

J'en ai oublié de travailler, donc, je me suis investie dans tout cela, sans penser au reste, mais c'est pas grave car tant que je fais cela, je sais que je ne me suis pas perdue, parce que je fais ce que j'ai toujours voulu faire. Alors le reste n'a plus rien d'important.
Je reste entière.

Et puis j'ai des amis complètement fous, qui me fêtent un anniv' surprise trois jours en avance. Surprise totale, à croire que je suis aveugle (surtout quand on sait que ça se prépare depuis un mois). J'ai des amis qui ont manqué me faire pleurer, vu que je ne m'y attendais absolument pas et que je ne prévois rien pour mes anniversaires, en général.
J'ai des amis géniaux, et grâce à eux aussi, le reste n'a plus rien d'important.