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un mur à berlin
Cherche : mots.
Tu marcheras sur l'eau. En sortant de la salle, j'ai entendu la musique un peu mélancolique de la première partie du générique céder la place au tonitruant Rockerfeller, j'ai éclaté de rire, et j'ai aussitôt su qu'il me faudrai y retourner, que j'en avais besoin.
J'ai attendu un peu mais les jours suivants, je ne parvenais toujours pas à démêler pourquoi il me touchait autant, en quoi je le trouvais si juste.
J'y suis retournée le mardi suivant, j'ai à nouveau été touchée, mais sans parvenir à dégager pourquoi exactement.
L'impression d'être accordée sur le film, sur les personnages.

Je suis nulle pour parler de ce que j'aime, pour donner envie de voir un film, ou lire un livre. Je ne parviens jamais à trouver les mots pour expliquer à quelqu'un qu'un bouquin ou qu'un film est génial, et pourquoi il l'est. Peut être parce qu'il y a dans cela une part d'indicible, des impressions diffuses impossibles à expliciter.
Et puis il y a cette part de moi, qui, par égoïsme ou aveuglement, lorsque je suis au coeur d'un film ou d'un livre, peine à croire que des milliers d'autres puissent ressentir au même moment, la même chose que moi, les mêmes émotions confuses, ce balancement intime qui ne semble n'appartenir qu'à moi. Absurde sentiment d'exclusivité.
Alors je ne conseille que rarement des livres ou des films, parce que je crains toujours qu'un autre n'y trouve pas les mêmes choses que moi.

Comment dire à quelqu'un la magie d'Eurêka Street, comment expliquer que devant un film de fred astaire, je fais abstraction de l'histoire un brin neuneu et que je marche à chaque fois, sans trop savoir pourquoi - la seule chose que je sais, c'est que je me retrouve ensuite en train de chanter en plein milieu de mes cours, et que ça peut être gênant, mais que c'est surtout euphorisant-, comment décrire l'irrépressible nostalgie que je ressens systématiquement en finissant le seigneur des anneaux (oui, systématiquement, parce que ça doit faire une dizaine de fois que je le lis). Et puis y a La vie rêvée des Anges, si vrai et si poignant, et puis tout le reste, tout ce sur quoi mes mots glissent vainement.

J'aimerai avoir les mots précis pour étiqueter mes sentiments, pour y voir clair, pour ne pas rester dans les lieux communs. Mais je ne les ai pas, mes comptes rendus de films ne seront jamais des synthèses cliniques, et resteront bredouillant, confus et inachevés.
Mais c'est peut être mieux ainsi

Je ne vous conseille donc pas forcément d'aller voir ce film.
Mais il m'a plut, il m'a troublée, il m'a fait du bien [et l'apaisement magique des dernières images]. Et si ne je retourne pas le voir une troisième fois [j'en serai capable, en bonne obsessionnelle, je mets longtemps à me lasser], c'est uniquement que d'autres méritent aussi d'être vus, et que mon budget cinéma n'est pas extensible - enfin si, en empiétant sur le budget bouffe, mais le riz et les pâtes, on s'en lasse.
Ecrit par Villys, le Vendredi 28 Janvier 2005, 22:31 dans la rubrique "Cercle de bonheur".