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un mur à berlin
Hold Fast
Hier soir, je m'écroulais, comme ça, d'un coup.
Il y avait la fatigue accumulée, la nuit blanche et seulement deux heures de sommeil derrière, même que j'avais manqué louper ma station de rer.

Et puis y a ces choses que je ne comprendrai jamais, je sentais encore ses bras autour de moi, ma tête nichée au creux de l'épaule, on était bien, là. Je revoyais ses grands yeux d'Irlandais, verts sous sa frange, il ressemblait à un chanteur de pop, je lui avais dit, et il avait protesté faisant mine d'être vexé, l'autre version étant qu'il ressemblait à Frodo, c'était vrai, mais c'était pas de moi. Son accent me résonnait encore dans les oreilles.
J'avais passé l'après midi à ranger mon studio et emporter les objets importants pour l'Inde, puis à remonter à pied jusqu'à Paris, Notre Dame, puis demi tour vers le luxembourg, pour m'allonger dans l'herbe, et fixer le ciel pour sentir la terre tourner. Avec mon jean élimé, une vague et légère écharpe enroulée au dessus d'un teeshirt informe et mon gros sac je semblais déjà sur le départ, même si ce n'est que vendredi.
J'avais passé l'après midi à me retourner la soirée dans ma tête, les phrases, les gestes et les détails, en espèrant de moins en moins (ou de plus en plus lamentablement) que mon téléphone finirai par afficher "1 message reçu", qui ne soit pas de mes parents, ou d'un ami au hasard, j'ai donc ressassé un bon moment, sans comprendre.
J'ai toujours été incapable de concevoir qu'on puisse sembler si bien et être le dernier des derniers, les paradoxes des gens, ça m'a toujours dépassé, et souvent fait mal. Ma mère voit souvent le mal partout, genre parano, moi au contraire, je suis la grande naïve, un peu bisounours sur les bords, j'aurai jamais pu être inspecteur de police ou un truc du genre, parce que moi, le premier à me regarder avec des grands yeux et me dire "j'vous jure c'est pas moi", je le croirais. J'ai du mal à intégrer l'idée que des gens puissent faire mal sans remords, ou puissent faire mal tout court même. Je suis la reine pour trouver des excuses foireuses à ceux qui (m)'en font, c'est très pratique pour les autres, je devrais penser à commercialiser tout ça. Par sms tiens. "Tu as été nul et tu veux une excuse ? Appelle le ...".

Bref, après être rentrée chez moi et avoir traîné mon spleen toute la soirée, je mes suis tout d'un coup affalée par terre et mise à pleurer et à baver sur la moquette de mon frère, à cause de ça, de la fatigue, d'autres choses aussi, tout se mélangeait et je m'en voulais à mort, mais sans savoir de quoi.
En même temps c'est un état constant, chez moi. Je m'en veux toujours. Mais là, c'était à mort, vous comprenez. (J'espère que vous comprenez, car moi, tout ce que je comprends, c'est que j'étais pitoyable).

Mon stock de liquide étant limité j'ai finit par aller dormir, et en me réveillant, treize heures plus tard, je n'avais qu'une chose en tête "et puis merde".
Tant pis, je suis naïve à m'en frapper la tête sur les murs pour certaines choses, tout en m'en voulant suffisamment pour excuser les autres.
Tant pis, je l'ai déjà dit, je suis une indécrottable optimiste, quitte à me prendre des murs en pleine figure.
Tant pis tout ça, je suis ce que je suis, et j'avance en serrant les dents, ma nouvelle philosophie étant piquée à Harry bosch, (cf les romans noirs de Connelly), Hold Fast.

J'avance et je tiens bon.
Et vous savez le plus drôle ? Tout au fond de moi, j'y crois encore un peu. Indécrottable, vous dis je.
Ecrit par Villys, le Mardi 16 Août 2005, 13:26 dans la rubrique "Cercle de peine".