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un mur à berlin
Dimanche (25/11/07)
violence ordinaire

Quand ma tête a heurté le bitume, au milieu des trente six chandelles que je voyais, j’ai eu le temps de me faire la réflexion que, somme toute, ce casque de vélo était une bonne idée.

Le coup de poing m’avait prise au dépourvu, cueillie en plein vol dans mon réflexe avorté de fuite. Mon cerveau n’avait su que voir les images, ce type furibard face à moi, et n’avait pas eu le temps de les analyser, n’avait pas su faire le lien entre l’amplitude du mouvement de la main gauche du type et ce qui allait s’en suivre, le choc latéral, l’œil douloureux, la perte d’équilibre, la chute sur le trottoir.

J’ai parfois lu que l’adrénaline donnait une vision claire et précise des choses, tous les sens en éveil, vous savez, l’instinct de survie, qui passe par la fuite, lorsque l’on est dans la situation du plus faible.

 Mais voilà, rien de tout ça dans ce souvenir un peu brouillé par la nuit, le physique de ce type  me revient vaguement mais sans plus, je me souviens des paroles échangées sans pouvoir jurer de leur chronologie exacte.

Le lendemain au poste de police, en récitant la plaque d’immatriculation, notée sur un papier et apprise par cœur, je me suis rendue compte que l’essentiel m’avait échappé, que la marque de la voiture n’était pas accessible à ma conscience, ni même sa couleur. J’ai du admettre que non, je serai incapable d’identifier formellement le type si l’on me présentait 500 ou 1000 photos en noir et blanc. Que, oui, sans hésiter, je le reconnaîtrais si je le voyais en chair et os, et même s’il se rasait la barbe, mais rien de plus. J’ai répondu que la voiture était sombre, sans doute, parce que ce c’est la première chose qui me venait à l’esprit, mais peut être ne l’était elle pas. Il faisait nuit alors, 23h30 passées, et dans ce souvenir une seule couleur m’a frappée, la blancheur de leurs djellabas. Ensuite le sentiment de surprise totale lors du choc –juste avant que vienne la douleur-, et ce casque entre ma tête et l’angle du trottoir, qui a limité les dégâts.

J’ai récité le déroulement de l’incident, incapable de formuler ce qu’au fond il était vraiment pour moi. Les faits, dans la lumière crue d’un poste de police sont probablement d’une effarante banalité, mon inconscience éclate cruellement, et aussi ce qui est dur à admettre, si ce soir là je n’avais été moi-même si tendue, les choses seraient elles allées jusque là ? et cette autre pensée, que je mets à distance, car elle relève du et si, du fantasme, de l’invérifiable, car elle est n’est peut être là que pour jouer à se faire peur et si cela avait eu lieu ailleurs que devant ces snacks encore ouverts, et si quatre personnes n’avaient surgi à ma rescousse ?

L’histoire, à la lumière du jour, est simple, je l’ai dit.

Prenez une externe qui prépare son internat. Elle rentre de conférence à vélo, grêve des transports oblige, et aussi, parce qu’elle ne déteste pas ça, ce léger effort physique pour évacuer l’énervement généré par la conf. Ce soir là elle est à fleur de peau, un peu. La conf était de celles qui vous laissent devant ce naufrage : voilà ce qu’il reste à accomplir, et puis, aussi, ce voisin si ressemblant mais hors d’atteinte, ou presque.

Il pleut, il fait nuit, minuit approche mais la circulation sur cette avenue parisienne demeure suffisamment dangereuse (car justement clairsemée, et faite de voitures roulant vite), pour qu’à vélo on hésite à quitter sa piste cyclable pour y faire un écart. Et pourtant, on va y être obligée, pour la 5 ou 6e fois, par une voiture garée là.

Pourquoi cette fois là et pas une autre, ai-je « tendu mon majeur en l’air » (comme l’a si cliniquement décrit l’agent de police prenant ma déposition) ? toujours est il que ce fut une grossière erreur d’appréciation, je venais de faire ce geste à une voiture emplie de quatre types, qui, à bien y regarder, avaient tout de l’attirail du petit islamiste de banlieue.

Lorsqu’ils m’ont rattrapée en voiture et bloqué sur la piste, je me suis dit que fuir ne servait à rien, que mon geste avait été stupide, alors autant m’en expliquer. A leur « on ne fait pas des gestes comme ça madame, et le respect madame, vous connaissez ? », j’ai répondu, que oui, je connaissais surtout le respect du code de la route, cette chose qui évite aux cyclistes de se décaler de nuit, dans une circulation dangereuse. Peut être alors, quelque part dans ma tête, retentissait un avertissement, mais l’envie de ne pas laisser quatre pauvres types agressifs avoir raison était plus forte. A leur question « mais enfin, vous savez ce que ça veut dire, ce geste ?? », j’ai répondu placidement que « oui, je visualise plutôt bien ». j’ai retenu ce qui me brûlait les lèvres « ah, c’est ça qui vous excite ? que j’aie fait allusion à votre homosexualité refoulée ? », sentant bien que cette phrase serait de trop. La conversation a continué pendant peut être une minute. Je m’accrochais à mon argument, « c’était dangereux », répondais « je dois prendre ça comme une menace ? » à leur « si c’était des jeunes il vous auraient déjà tapée madame », et enchaînais sur « c’est étrange, moi qui n’ai jamais eu de problème avec les jeunes, voilà que j’en ai un avec quatre types en voiture qui s’en prennent à moi en vélo ». j’ai même dû rire à un moment puisque je me souviens d’un « et ça vous fait rire ?? » qui m’avait arraché « ben je vais quand même pas en pleurer ». finalement, n’obtenant pas de moi ce qu’il voulait, le bonhomme gesticulant en face de moi est remonté à sa place (passager avant droit), le passager arrière droit a refermé sa porte, pendant qu’ils me lançaient « c’est ça, allez, partez, ça vaut mieux, parce que sinon… ».

J'avais fini par repartir en vélo, mais un ultime geste d'exaspération m'avait échappé. La voiture a accéléré, une portière a surgi devant moi, me barrant la route, j'ai lâché mon vélo, bondit sur le trottoir, et vous connaissez la suite, le coup de poing.

Je dois une (très) fière chandelle à un motard et trois jeunes qui ont surgit pour m'aider.

On a peu de chances, semble t il de les retrouver. J'ai été au bout des formalités de plainte, je ne peux guère faire plus, si ce n'est attendre.

Est ce mon inconscience qui parle encore ? dans le fond, je ne regrette pas.
Malgré la frayeur à posteriori, les crises de larmes. Malgré l'oeil encore un peu noir, les gens qui me dévisagaient dans la rue.
Je n'arrive pas à me considérer comme en tort d'avoir râlé sur une voiture effectivement mal garée.
Et plus encore, je n'arrive pas à me persuader que je n'aurais pas dû leur tenir tête. Car ce soir là, j'avais l'impression que tout le problème était là, j'étais une jeune femme et je répondais à ces quatres imbéciles. Aurait il fallut que je me taise et que je cautionne leur envie de soumission ?
Ecrit par Villys, a 00:04 dans la rubrique "Cercle de peine".
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Dimanche (13/05/07)
Parfois il me semble que ces instants dilatés, clichés mis bout à bout résument mon externat. Le silence des petits matins lorsque je traverse le CHU pour rentrer me coucher, les centaines de cafés engloutis un après midi après l'autre, je marmonne mes cours à la bu, j'ausculte de petits, tous petits corps, je ne bosse pas assez. Pas assez.
Plusieurs de mes amis ont leurs vies qui les lâchent, un peu. Des ruptures de relations d'apparence pourtant solides, des "je suis perdu, je fais n'importe quoi", et puis un matin, les lambeaux autour de cette constante qui subsiste : l'hôpital et nos bouquins.
Difficile de ne pas faire le lien avec cette fin d'année usante et un peu déstabilisante. Ce n'est pas une cause en soi même mais certainement un facteur aggravant.
Parfois ça enfle et envahit tout, surtout à l'approche des partiels. Ca en vaut le coup quand même, on l'a choisit, c'est vrai. Ca n'en n'est pas facile pour autant.

Ecrit par Villys, a 11:13 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Dimanche (24/12/06)
Fin de la pause.
Tout paraît aller plus vite, stage quasi fini, déjà. Ma semaine de vacances s'achève, puisque je me suis dévouée pour être l'ext*rne de service la semaine de Noël... Pas de famille à aller voir en province, et puis surtout le plaisir du décalé.
J'ai aimé cette semaine, à larver sous la couette, sécher les cours (où de toute façon je ne vais plus depuis longtemps, à moins que le prof soit vraiment bon, ou l'intitulé vraiment prometteur comme "exercices d'antibioth*rapie pratique", miam), aller voir des merdes au ciné en fin de matinée et en
bouffant des muffins au chocolats, trainer à la fnac avant que la foule de Noël n'envahisse tout, reprendre mon bouquin trop longtemps suspendu et noyé au fond de ma couettte, rappeller des amis, rire avec Li comme à chaque fois.

Et puis ne pas voir de malades, ne pas entendre d'histoires atroces pendant une semaine ça m'a fait du bien, bien plus que je ne l'aurais cru. Je ne suis pas aussi forte que j'aime à le (faire) croire, je ne suis pas encore si distanciée.

Mardi, retour là bas pour une semaine, deux g*rdes dont celle du 31 (en réa heureusement, pas aux Urg*nces ce qui m'évitera de voir les bourrés du coin et me réservera les fameux "OAP(non rien à voir avec mittal) du réveillon").
Et le 2, hop nouveau stage ailleurs, forcément moins tragique (mon stage aura été élu "roi du glauque" après une longue compétition avec des amis de n*urochir, tous battus à plate couture au finish), et puis surtout avec F, alors tout ira bien.
Bref cette semaine fut bonne, et finalement sans doute meilleure que si j'avais pris mes vacances la prochaine.
Je le répête, j'aime le plaisir du décalé, d'être au ciné ou de flâner au musée, ça a un vague parfum d'une école buissonière qui regarderait en coin les gens qui travaillent.
Ecrit par Villys, a 15:34 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Samedi (02/12/06)
J'écoute le zapping...
...de france inter (oui oui on a tous nos côtés bobos, je lis télérama aussi... chacun sa croix), et c'est officiel, Joann Sfar, je vous aime.

Pour Noël, j'aimerais avoir ne ce serai ce que le quart de son intelligence de regard sur le monde* -celle qui ressemble à de l'humanisme-,  et beaucoup de ses bds.

*formule peu française j'en ai conscience mais je n'ai pas trouvé mieux.
Ecrit par Villys, a 15:41 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Samedi (25/11/06)
Rêves
[déplacé, parce que pourquoi pas]
Ecrit par Villys, a 20:40 dans la rubrique "Cercle pour rien".
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Samedi (28/10/06)
In my pyjamas all day long.
Octobre m'a glissé entre les doigts sans que je ne le sente, et me voilà étonnée. Je suis officiellement une ext*rne fauchée, je me rends à vélo dans la ville voisine pour mon stage, ai déraillé deux fois et suis tombée une fois, à cause d'un crétin qui a ouvert sa portière sans me voir.
Octobre est passé sans que j'aie le temps de le comprendre, tiraillée que je suis entre ces sentiments paradoxaux, d'un côté l'impression de lutter sans cesse pour refaire surface, de l'autre l'habitude qui vient si vite.

Devoir m'adapter en permanence, et prendre des nouveautés dans la gueule tous les jours.
Des tourbillons de prénoms, des gens d'autres promos avec qui je suis en stage, des médecins qui nous encadrent et leur humour cynique, le Chef de servic* un peu largué, les internes qui subissent mes questions. Depuis une semaine et pour encore une semaine, je suis au bloc, côté an*sthésie. Un int*rne adorable et pédagogue, avec qui les discussions même hors questions cliniques sont intéressantes. Il a un visage expressif et est étonnament empathique. Je découvre une spé (versant Ré*nimation pas An*sthésie qui m'attire beaucoup moins) qui me plait vraiment, même si ce service est un peu limite, mais je prévois de refaire un stage dans une autre unité de Réanimat*on, plus tard.
De la nouveauté et des imprévus, donc, l'impression de courrir derrière les minutes, pour faire des courses ou aller au ciné. Mes soirées s'usent sur les livres ou s'évadent avec des amis.
Je joue à ce jeu palpitant qui consiste à voir quel est le premier de nous deux qui craquera et rappellera l'autre, on me présente du monde. Ne pas perdre contact avec l'extérieur.

Mais en même temps, une assimilation plus rapide que je ne l'avais craint. Arriver à 8h, sauter dans mon pyjama, aller voir mes patients ou descendre au bloc, tout ça m'est devenu banal. Je présente mes patients à la visite. J'apprends à intub*r. Je lis des E CG, avec peine, contrairement à ce que me promettait le bouquin, j'agonis mon int*rne de questions, je me balade en pyjama, je veille tard le soir, pour quelques euros de plus.
Quand une malade d'une garde me déprime trop, parce que entendre la souffrance morale d'une mère qui vient de peut être tuer accidentellement son bébé de 8mois, pendant deux heures en soignant ses brûlures superficielles et tentant de distraire ses larmes en la faisant parler devant le service de ré* p*d, en attendant que sa famille prenne le relai, c'est atroce d'impuissance. Je reprends mon souffle dans les escaliers avant de replonger.
Si je suis vraiment contente, dans ces mêmes escaliers déserts ou avec une amie, un sourire me bouffe le visage, on saute sur place dans nos sacs à patates-pyjamas. J'ai réussit à intub*r et c'est la classe.

Un médecin surgit et surprend notre pause ou une larme, on se relève des marches ou on s'arrête de danser sans qu'il aie l'air plus étonné que ça (tous les hôpitaux ont au moins une cage d'escalier peu utilisée qui a une fâcheuse tendance à puer la clope et à être envahie de gobelets de café oubliés. Et ça fait longtemps que la plupart des gens ont renoncé à comprendre ce qui se passe dans la tête d'un ext*rne de gard* passé une certaine heure, ou même d'un ext*rne normal (sauf les quelques sadiques qui aiment les faire pleurer). Je mets mes mains dans mes poches et me mords les joue pour ravaler le rire, me penche pour refaire un lacet et fait tomber mes stylos. Je cafouille, ramasse mes affaires et disparaît.

Ma vie est en vrac, mais je fais ce qui me plait. Là est l'essentiel.

(quelques autres posts sur le lien mis à droite)

Ecrit par Villys, a 13:51 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Mercredi (27/09/06)
Assomée, donc.
Tout à l'heure un bruit suspect, à mi chemin entre le "bourdonnement de la machine à laver du voisin au travers de la cloison en pleine nuit parce que la nuit c'est moins cher" et le "vibreur de téléphone portable d'étudiant qui veut être discret parce qu'il est à la BU mais en fait pas du tout parce que la table fait caisse de résonnance et que tout le monde entend".
Bref, un bruit somme toute assez suspect pour le lieu a commencé à semer le trouble dans l'amphi. Il était 9h30, 10h, dans un amphi empli de néo-DC*M2 attaquant les cours avec un mélange d'enthousiasme et de crainte. Nos têtes ont commencé à se tourner jusqu'à ce qu'on entende "ah merde, on va la sortir". Une fille se sentait mal.
Réagissant avec le plus sûr instinct du médecin qui part en vacances et qui entend l'hôtesse de l'avion demander un médecin, l'ensemble de l'amphi a décrété que laisser faire les autres était une bonne chose à faire. Sauf sa voisine qui, très rouge, a répété plusieurs fois "on va la sortir" sans pour autant le faire, et en se tordant les mains. Le prof est monté en courant en demandant "bon, elle a des antécédents ?", ce qui a fait rire beaucoup de monde (non, vraiment, cherchez pas), et finalement elle a été portée hors de l'amphi. (les enfants voilà ce qui arrive quand on ne mange pas assez)..

L'année dernière j'avais écrit quelque chose comme "je regarde les néo-ext*rnes un peu assomés par leur rentrée, pas pressée d'être à leur place".
Eh bien voilà, j'y suis. Depuis ce matin, 9h. Un peu assomée certes.
Rentrée abrupte, 8h de cours par jour, programme intensif pour intégrer le minimum vital pour aborder nos gard*s en faisant un minimum de conneries. Avec examen vendredi soir.
On a vu défiler quelques profs aujourd'hui. L'exaspérant Urolog*e, qui toc-toc-toque sa table pour appeller au calme, l'intéressante et amusante orthopéd*ste, le peu convaincu je ne sais quoi, le très impressionnant et passioné réanim*teur. La réanimati*n est ma nouvelle vocation (mais pas l'an*sthésie, ce qui est bête pour deux spé qui vont de pair), (au coude à coude avec la MI, (les initiés noteront que j'ai des ambitions fort peu réalisables mais il est encore temps de rêver, et la MG me tente quand même de toutes façons)), mais je crois que ça me passera très vite, dès lundi en fait, quand je vais commencer mon stage là bas.

Lundi soir j'étais à l'opéra (oui je me la pète), grâce à l'abonnement jeune qui me permet de me retrouver, pour bien peu par spectacle, en jeans/converse, sac élimé plein d'un agenda approximatif, de papiers chiffonés et de notes de cours, au milieu de personnes en costard cravate, étoles, robes, s'envoyant du champagne avant la représentation.
J'avais déjà été il y a un moment à l'opéra. Mais... Je ne me souviens pas de quelque chose d'aussi fort. Trop jeune ou moins bien, je ne sais pas.
Mais là.. Ah là, c'était magique. Un vrai moment de grâce, une histoire et des airs qui m'étaient inconnus mais absoluments fabuleux. Du drame, du sang, des larmes, (sans doute de la sueur mais non visible de loin), de la folie, le tout porté par une musique -je cherche un qualificatif miélioratif mais mon ignorance en musique ne m'aide pas beaucoup, donc remplissez ce lamentable blanc vous même-.
Et ces voix, ah ces voix. Des duos, des airs... Nathal*e D*ssay, sa voix parfois nue, dans le silence de l'orchestre qui se tait, la tension de la salle à mesure que la folie la gagne, ses ultimes sursauts en forme de vocalises. A pleurer.

Hier soir, changement radical, toujours en converses mais cette fois à leur place, au milieu d'étudiants, pour un concert caritatif avec des groupes sortis de leurs garages pour l'occasion. J'étais venue plus pour la forme (dernier soir de liberté) qu'autre chose. Un chanteur aux longs cheveux secouait la tête avec conviction, avant de se remettre les cheveux derrière les épaules avec des gestes très féminins, pour mieux chanter.
Plin que j'avais soigneusement ignoré, m'a rattrapée alors que je m'en allais, "on se fait un ciné, un soir ce serait bien, non ? Appelle moi si tu veux".
J'ai rit et lancé, "tu as mon numéro. Appelle moi, toi".

Je suis grande, -je suis ext*rne, depuis ce matin-, je suis forte, je joue à m'en foutre.

Ecrit par Villys, a 21:45 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Vendredi (22/09/06)
Entendu à la TV
--> (ceci est une occupation)
Au journal de 20h, un sujet expliquant qu'une petite commune avait vu sa population augmenter grâce à la liaison TGV, mais aussi vu les crédits affluer (taxe de je ne sais plus quoi)

voix off "ainsi grâce aux crédits, d'ambitieux projets sont lancés par la commune".

A l'écran, trois petits vieux, dont un le maire, propablement, et un long plan sur la mairie. Vont il la rénover ? Vont il construire une salle des fêtes ? (me demandai je vaguement).

Le maire "oui, effectivement, nous allons tout d'abord agrandir le cimetière"
Je n'ai jamais entendu la suite, je riais trop.

Le JT de fr2 c'est des comiques. Mais c'est toujours mieux que l'incompétence. Quelques jours plus tôt, la présentatrice, à je ne sais plus quel sujet. "...et donc, il en a été retrouvé un peu". (en parlant de je ne sais plus quoi, mais d'un truc bien précis et normalement dénombrable).
"Un peu". Ca c'est de l'information. Claire, nette, précise.

Ecrit par Villys, a 20:01 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Je m'occupe.
Je remplis mes journées pour dompter le vide et les boules au ventre, pour ne céder à l'irrationnel ni en optimisme ni en pessimisme, car aveuglants l'un comme l'autre. Seule l'occupation me permet de ne pas me perdre en conjectures.

Un prof de psycho en deuxième année, lors de ces ED destinés à nous faire réfléchir sur les relations médec*n mal*de, nous parlait de la somme des angoisses qu'on pouvait avoir, nous, étant jeunes, et quo'n pouvait projetter sans le vouloir sur un patient. Je me souviens de son énumération, avec au milieu "vais je trouver une femme et savoir l'aimer pour faire ma vie". Je me souviens qu'il avait l'air très jeune et très perdu lui aussi en disant ça (mais peut être je projette direz vous).
Je me souviens surtout que ça m'avait un peu agacée, qu'une fois de plus on ramène les choses à ça, même si je sentais bien la part de mauvaise foi dans mon énervement.

Il y a, il est vrai, un sentiment de gouffre face à l'avenir. Face à ce métier que je suis sûre de vouloir faire, mais pas sûre d'être capable de bien faire, face à toutes ces choses qui restent à construire.

En même temps, à force de douter, d'y penser, de plannifier, j'ai cette impression étrange d'être perpetuellement en partance, de tendre vers l'avenir, d'attendre ces futurs plus ou moins proches (des projets qui me tiennent à coeur une fois mon int*rnat passé). Ce sont des moteurs, je fonctionne ainsi depuis toujours, mais ils biaisent ma vie en y insuflant le sentiment de ne pas y appartenir vraiment.
Je me projette trop et tout devient provisoire.

Quant à ce(ux) qui pourrai(en)t m'ancrer, j'ai du mal à le(s) saisir, ou à ne pas me dérober.

Ecrit par Villys, a 13:38 dans la rubrique "Cercle pour rien".
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Mercredi (20/09/06)
Inutile.
Je ne sais pas ce qui est le plus désagréable :
se faire appeller "Madame" par des boutonneux de 15 ans ou "Mademoiselle" par un vieux bellâtre dégeulasse ?

J'ai eu la joie de découvrir que je n'ai plus droit à la séc*rité soc*ale étudi*nte et qu'il faut que je m'inscrive à la caisse près de chez moi. Pré-requis : 1tonne papiers (vous vous souvenez de Xavier essayant de remplir son dossier Erasmus ? C'est ça, sans la musique et la bonne humeur du film. En moins sympa donc). Tout ça parce que je suis payée pour étudier maintenant. Promis je vous scanne ma première fiche de paye, on a tous besoin de rire un peu de temps en temps.

A part ça je vais au ciné, je bouquine, je glande dans paris, ma musique vrillée aux oreilles. J'attends un concert bientôt, je vais voir ma grand mère.
Je souris bêtement aussi.

Ecrit par Villys, a 10:37 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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